Nous poursuivons notre voyage en France. Des Gorges du Verdon, notre exploration dans les Alpes-de-Haute-Provence prend maintenant la direction du Col de la Bonette. La route qui y emmène est l’une des plus hautes d’Europe : 2802 mètres d’altitude. La route est grandiose… revigorante même. À chaque lacet les décors changent ; tantôt de couleur, tantôt de texture. À chaque lacet, la faune et la flore sont susceptibles de vous surprendre. Nous sommes au mois de juin et les montagnes nous manquent. Ça tombe bien, le col vient tout juste de réouvrir ! (*la route de la Bonette est ouverte 4 mois par an — fermée l’hiver — n’hésitez pas à appeler l’office du tourisme ou à vérifier l’ouverture du col de la Bonette sur le site routedelabonette.fr)
En plein cœur du parc National du Mercantour, la route de la Bonette relie la vallée de l’Ubaye à celle de la Tinée par le col de la Bonette. La route de Saint Dalmas qui vient de Saint Etienne de la Tinée vous emmène au sommet en quelques kilomètres. La route est belle, parfaitement entretenue. Jusqu’au village de Jausiers, une cinquantaine de kilomètres, les cyclistes les plus sportifs prendront eux généralement leur départ en sens inverse, par le versant nord (Ascension jusqu’au col de Restefond depuis Jausiers, plus d’infos juste ici). Amis cyclistes en quête d’aventure, venez rouler sur ce qui a été autrefois une étape du tour de France !
Sur la route qui mène à la cime, soyez observateur. Les marmottes vous guettent. Si, comme nous, vous craignez de ne pas en croiser, rassurez-vous, elles sont bien là. Observez leurs terriers et écoutez leurs sifflements. Soyez cependant sur vos gardes, car si la marmotte n’est pas craintive, elle reste une espèce dont la vue excelle en pleine journée : si vous ne la voyez pas, elle vous voit !
Le long de la route du col de Bonette, le camps des Fourches et le fort de Restefond rappellent qu’autrefois le chemin était militairement stratégique – Des premiers tracés de Napoléon, qui voulait faire de la route de la Bonette une route impériale, à la Seconde Guerre mondiale où le gros ouvrage du Restefond intervenait dans les combats contre les troupes de l’armée italienne.
Mais le col de la Bonette c’est aussi des paysages qui passent du vert au blanc, d’un doux pâturage à cette impression d’être sur la lune. Le bêlement des moutons a laissé place aux vautours dans le ciel, le bruit sourd des cascades à un vent qui vous glace sur place. Après tout, vous êtes dans le Mercantour, ici la faune et la flore ont de quoi vous surprendre, de quoi vous raconter des histoires.
Vous arrivez peu à peu au point culminant par cette route où, vous êtes presque seul. Vous respirez. La température s’est refroidie. Un petit sentier, que vous ne pourrez emprunter qu’à pied, vous permet de monter à la cime de la montagne à 2 860 mètres. De là, il ne vous reste qu’à apprécier encore un peu plus ce qui vous entoure ; en face de vous, le mont Viso, l’un des plus hauts sommets des Alpes italiennes – 3841m d’altitude. (Le panorama est décrit par une table d’orientation puis par une table d’explication de la géologie).
Cet arrêt nous a fait du bien. Je crois qu’il nous fait tous du bien. À moto, en vélo, en voiture ou en camping-car, la route du col de la Bonette est l’occasion de se déconnecter quelques heures, d’en prendre plein la vue, de souffler. La redescente est tout aussi belle, un soulagement pour les sportifs à vélo. Je me souviens m’être sentie apaisée, prête à investir dans un cabanon au pied des cascades qui prennent vie le long du chemin.
Vous trouverez des tas d’activités/randonnées à faire dans la région des Alpes-de-Haute-Provence ; non loin, je ne peux que vous conseiller la randonnée jusqu’au lac du Lauzanier au départ de Larche (Parking du pont Rouge) à 23km à l’est de Jausiers. Mais n’oubliez pas de faire un crochet par la « plus haute route d’Europe », croyez-moi, ça vaut le coup !
Bon séjour en France ✌🏼